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Les applications haptonomiques
sont adaptées jusqu'à présent aux principales
professions de leurs praticiens ; elles relèvent par conséquent
de l'éthique déontologique de chacune de ces professions*.
Mais - et c'est le
plus important - pour toute forme d'application haptonomique,
quels qu'en soient le cadre et la profession, de par sa nature,
l'éthique haptonomique, fondamentale et principielle,
est valable et primordiale.
Elle est portée par
les normes de l'approche haptonomique, qui tiennent compte
d'une expérience de plus de soixante années, à
savoir :
-
l'abstention de toute forme de dirigisme relevant de la pratique
professionnelle, surtout de tout abus de pouvoir** ;
-
une conduite dans la rencontre, sans parti pris, sans préjugés,
prudente, respectueuse, attentive, prévenante, (une présentation-de-soi
franche et sans réserve) ;
-
une présence ouverte, transparente et claire (une présence-de-soi
non feinte) ;
-
une prise en considération de l'impératif catégorique
"Totus sed non totaliter", qui contient une
approche affective optimale, avec conservation d'une "distance"
qui respecte l'humain et sa particularité, représentant
la "philia" en tant qu'"amour contenu".
-
une circonspection optimale dans le contact affectif, thymotactile
et thymohaptique, avec la prise en considération (d'une
clarté indubitable sans méprise ni ambiguïté),
du but recherché dans l'approche, l'accompagnement, le
soin, l'aide ou la thérapie, de façon que l'approché
puisse confirmer cette clarté intentionnelle, en tant
que réel ressenti et éprouvé.
-
un respect inconditionnel du droit de l'approché à
disposer de lui-même - autodétermination -
avec appel permanent à ses propres facultés de
décision en ce qui concerne le choix et la prise de position,
libre et indépendante, pour les affaires qui le concernent
de façon vitale, existentielle.
-
conséquemment à ce qui précède,
une abstention de toute forme d'application de la phénoménalité
haptonomique, et à fortiori de sa continuation, chaque
fois que les critères ci-dessus exposés ne sont
pas ouvertement manifestés, de telle façon que
l'approché puisse les confirmer pleinement
à tous égards, et donner de plein gré
son accord à cette forme d'application et à sa
continuation ;
-
une prise en considération conséquente des valeurs
et buts fondamentaux de l'approche haptonomique - quel que soit
le but thérapique poursuivi - qui se caractérise
par le dévoilement de la Bonté de l'approché(e)
; l'affermissement rationnel de son existence (existentia)
et la confirmation affective de son essence (essentia) ;
-
veiller à mettre en oeuvre un détachement
clair et indéniable à la fin de chaque
séance, avec assurance de la relation affective ;
-
le refus de toute forme de publicité - quelle qu'elle
soit - concernant l'haptonomie et ses applications.
Il est donc clairement question
d'une éthique et d'une déontologie haptonomiques
normées, fondamentales, à la base de toute
forme d'application de la phénoménalité haptonomique.
L'haptonomie considère
la personne comme un être autonome, unique, auto-responsable de
lui-même, doué de raison. Ces singularités de
l'humain se révèlent, se (re)présentent dans
sa corporalité animée (thymée). La maturation affective conduit la personne à l'expression libre et responsable de ses sentiments. Dans ce contexte, l’haptonomie n’est ni comparable ni compatible avec des méthodes et techniques psychocorporelles, corporelles et respiratoires, et n'est absolument pas à interpréter comme une "science du toucher".
Il ne s'agit pas de corriger les effets ou les manifestations du monde des émotions et des sentiments - le monde de l'Affectivité - mais bien d'aider au développement d'un état de sécurité de base, qui ouvre à l'expression libre et libératrice des sentiments. Les méthodes et techniques psychocorporelles, corporelles et respiratoires, de quelque nature qu'elles soient, entravent ce cheminement de la personne.
* voir p.e. : Code de déontologie médicale, Octobre
1996, - Ed. Du Seuil.
** Cela implique que ce que l'on appelle, pour certaines formes
de (psycho)thérapie, une "clause de contrat" (livrant
plus ou moins le patient à l'arbitraire ou au pouvoir du
thérapeute, en ce que le premier doit se soumettre à
ce que le second pense bon pour sa thérapie, pour lui) ne
peut et ne doit être exigée, dans quelque forme que
ce soit d'application haptonomique.
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